mardi 21 mai 2019

Le jardin chinois


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L'histoire du jardin en Chine est plus que millénaire. Il a d’abord une origine mystique ayant comme symboles la montagne, la mer et les îles selon une légende qui compare le jardin chinois au paradis dans le monde. Paradis qui trône au sommet de la grande montagne, dans les îles lointaines au milieu de la mer. Le jardin chinois se développa alors sous la dynastie des Han, étant dédié au délassement mais sans recherche esthétique. À partir des Tang et des Song, l'environnement qu'il commence à jouer un rôle prépondérant dans la conception des jardins. C'est sous les Ming et les Qing qu'il acquiert sa dimension artistique et atteint sa plénitude. Plus tard, les chinois de classe élevée vont s’approprier les jardins et ainsi leur ajouter une dimension symbolique en en faisant un lieu de refuge et de méditation en recréant un monde idéalisé. L'art du jardin appartient au même titre que la calligraphie ou la poésie aux arts sacrés chinois.
Les jardins chinois chamboulent les perspectives et bouleversent les conventions occidentales. Ils ont pour concept de recréer la nature en miniature pour célébrer l’harmonie entre le ciel et l’Homme. Il ne s’agit pas de maîtriser l’environnement mais plutôt de le sublimer. Le jardin chinois est un reflet de la nature qui privilégie la qualité à la quantité en référence au principe fondamental du Feng-shui : « moins est mieux ». Cette création requière quatre éléments principaux : les pierres, les plantes, l’eau et l’architecture ordonnés librement et sans symétrie. Dans toute composition il y a un espace ouvert dans lequel sont mis en place les principaux décors et les pavillons les plus importants pour les contempler, au cœur d'un entrelacs de galeries, de chemins et de bosquets. La pierre et l’eau, piliers essentiels de l'esthétique des jardins chinois, sont porteuses d’une grande valeur symbolique. La pierre est représentée soit sous forme de rochers, choisis pour leurs formes tourmentées qui évoquent l'incertitude et le wei (équilibre précaire), soit sous forme de montagne qui donne une certaine perspective au paysage. Quand à l’eau, elle favorise judicieusement un sentiment de bien être et de contemplation méditative par le calme qu’elle véhicule.
Le Yuanming Yuan est probablement l'un des plus beaux jardins chinois, il est situé à dix kilomètres au nord ouest de Pékin. Appelé le jardin de la Clarté parfaite, il fut élaboré au XVIIIe siècle pour l'empereur Yongzheng, puis par son fils Qianlong, - Il s'agit selon ce dernier d'un « lieu préservé du ciel et pénétré de l'esprit de la terre »

Le jardin à l’Italienne

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Le jardin à l'italienne est né au début de la Renaissance italienne sur les collines qui bordent l’Arno, dans la région de Florence. Rome possédait déjà de somptueux jardins mais on doit ce style aux florentins qui s’inspirèrent à la fois de l’imaginaire des romains et du décor végétal napolitain. Ces jardins sont caractérisés par l’ordonnancement des végétaux, la présence de l’eau reposante et de la pierre des statues antiques. Minéraux et végétaux y sont donc représentés dans un espace aménagé de façon rigoureuse, géométrique et symétrique. Les jardins sont situés autour des villas, presque toujours médicéennes, les mettant en valeur et servant de théâtre. Dans ces jardins, des automates actionnés par la force de l'eau permettent toutes les scénographies festives.
Durant la Renaissance Italienne, la transformation de l’art des jardins s’est faite tout en conservant les fondements des thèmes médiévaux qui usaient de pelouses, de treilles, de charmilles et de fontaines ornées de statues. Toutefois, la composition de ces jardins s’effectue dans des ensembles plus vastes, étagés en terrasses et ouvrant sur de larges perspectives. Le jardin à l'italienne se caractérise par sa capacité à exploiter le paysage environnant. La composition des plans horizontaux en terrasses, l'utilisation d'écrans de végétation taillés créent des échappées qui encadrent et mettent en valeur le paysage de la campagne italienne. Ce mode de composition, que l'on retrouve dans la peinture de la Renaissance Italienne reflète l'idéal d'ouverture de la pensée humaniste.
Les jardins à l’italienne inspireront directement les jardins à la française de l’époque classique.
Exemple :
  • Jardins du Château d'Ambleville, dans le Val d'Oise

Le jardin à l’anglaise


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Le jardin à l’anglaise est en complète opposition au style de jardin à la française par son agencement et ses formes irrégulières. Il en prend le contre-pied, aussi bien esthétiquement que symboliquement, en se proclamant avant tout paysage et peinture. Par ce refus de la symétrie et donc des codes, il devint un symbole d’émancipation vis-à-vis de la monarchie et de ses représentants, notamment sous la Révolution française, alors que l’influence française prédominait jusque là. Une esthétique privilégiant la redécouverte de la nature sous son aspect sauvage et poétique fut alors la priorité des concepteurs de l’époque, l’objectif n’étant plus de contrôler la nature mais d’en jouir. Cette conception allait submerger l’Europe ; ainsi à Versailles, un jardin à l’anglaise est réalisé au Petit Trianon pour la reine Marie-Antoinette. Vallonné de collines artificielles, il comprend un petit lac, une grotte et un belvédère.
Ainsi, dès le début du XVIè siècle, les jardins à l’anglaise se caractérisent par des cheminements sinueux ouvrant sur des points de vue pittoresques, là où un peintre poserait volontiers son chevalet. Il n’est donc pas surprenant que leurs concepteurs soient le plus souvent des peintres, comme William Kent qui en fut le précurseur. Tout comme dans un tableau, on recherche l’équilibre des volumes, la variété et l’harmonie des couleurs et des matières végétales avec des arbres rares aux feuillages colorés, des troncs torturés, pelouse, ruisseau, étang, prairie ou précipice. La perspective atmosphérique prime sur la perspective optique. Les imperfections de la nature y sont donc exploitées et non corrigées ; c’est la reconstitution d’un paysage sauvage voire anarchique à l’état naturel.
On trouve donc dans ces jardins à l’anglaise une association de diverses espèces ornementales de formes et de couleurs variés, des arbustes, des fourrés, des rochers, des statues, des bancs. L’itinéraire n’est pas balisé : la promenade dans un jardin à l’anglaise laisse une grande part à la surprise et à la découverte. Pas d’allées rectilignes guidant les pas du promeneur mais plutôt une sorte « d’errance poétique ». Le jardin à l’anglaise est en somme une peinture vivante.
Pour exemples :
  • Jardin du Petit Trianon à Versailles, magistralement restauré entre 2000 et 2007.
  • Jardin public de Cognac
  • Jardin anglais du Château de Compiègne.
  • Jardin du Parc Monceau à Paris.
  • Parc de la Tête d'Or à Lyon.
  • Parc d'Ermenonville
  • Château de Fontaine-Henry
  • Jardin pittoresque du Château de Méréville.

Les jardins à la Française

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Ce style de jardin domestique ordonne la nature selon les principes de la géométrie, de l’optique et de la perspective. Son organisation est fixée au milieu du 16ème siècle par Philibert de l'Orme, architecte français de la renaissance, qui, à son retour de Rome en 1536, réalise les jardins d’Anet. Jusque là les jardins français manquaient de proportion et étaient encore marqués par le modèle du jardin enclos médiéval. Cette tendance culminera plus tard, au 17ème, sous l’influence de Louis XIV.
Le jardin à la française, fort d’une ambition esthétique et symbolique, représente un désir de faire triompher l’ordre sur le désordre de la nature, du réfléchi sur le spontané. C’est l’art de corriger la nature pour y imposer une certaine rigueur entre autre par la symétrie. Ce jardin est dessiné comme un édifice, en prolongement de la demeure. Il est caractérisé par une succession de pièces traversées par le visiteur selon un parcours pré-établi, du vestibule aux pièces d’apparat. Le vocabulaire architectural utilisé dans la description du jardin à la française démontre bien les intentions du dessinateur. On y parle de salles, de chambres ou de théâtres de verdure. On se déplace entre des murs de charmilles ou le long d'escaliers d'eau. On recouvre le sol de tapis de pelouse brodés de buis, les arbres sont taillés en rideau le long des allées. L'harmonie savamment calculée dans le dessin des parterres et l'emploi des surfaces d'eau sont les premiers exemples de ce qui constitue l'esprit du jardin classique. Ces éléments viennent s’intégrer aux compartiments de verdure qui sont constitués de broderie de buis taillés, de parterres et de bosquets. Les allées sont rythmées par des statues et des topiaires.

L'eau, omniprésente dans les jardins à la française

L’eau est aussi très représentée dans ce style de jardin ; elle y reproduit les cristaux des lustres et les bassins donnent l’effet de miroirs par leur reflet. André Le Nôtre, paysagiste de Louis XIV disposa, dans le bosquet du Marais à Versailles, des tables de marbre blanc et rouge, pour les grands buffets, d’où surgissait de l’eau imitant le cristal de carafes, verres ou vases virtuels.
Plus on s'éloigne du château et du cœur du jardin à la française et plus la campagne reprend ses droits, avec sa végétation naturelle de bois et de prairies.
Le jardin à la française est souvent cité en opposition au jardin à l’anglaise.

Quelques jardins à la française renommés :